Voici un
article rédigé par Grégory Delattre qui nous dit tout sur le marcottage.
http://www.greg-ceramics.com/
On
retrouve souvent les mêmes questions au sujets du marcottage, des questions
qui montrent que beaucoup de personnes marcottent sans en comprendre le
mécanisme. Voici donc une petite explication du fonctionnement du marcottage
qui n’est que l’application de phénomènes “logiques”…
Tout
d’abord voyons de quoi est constitué le “bois” de l’arbre (grossièrement,
nous n’entrerons pas dans la composition précise de chaque couche).
En partant
du centre de la branche, nous trouvons le Duramen, c’est tout simplement du
bois mort, c’est ce qui sert de squelette à l’arbre. c’est l’aubier (ou bois
vivant) des saisons passées qui est mort.
Vient
ensuite l’Aubier, c’est du bois vivant, une partie plutôt dure qui ressemble
tout bêtement à du bois mais dans laquelle circule la sève brute.
La
troisième couche, très fine, c’est le Cambium. C’est une fine couche de
cellules qui sépare l’Aubier et le Liber et les 2 réseaux de sèves. (en
réalité elle permet aussi un échange entre les 2 réseaux, mais ce n’est pas
le plus important ici). c’est aussi cette partie qui “décide” de fabriquer
des branches ou des racines.
La
quatrième couche c’est le Liber, une partie tendre et fibreuse dans laquelle
circule la sève élaborée. C’est ce qui apparaît en vert “fluo” quand on
gratte légèrement l’écorce.
Et vient
finalement le Phelloderme, ou appelé plus communément l’écorce. elle est “en
partie” morte (l’extérieur, car elle composé de plusieurs couches qu’il n’est
pas essentiel non plus de voir ici).
(bien
entendu encore une fois tous ceci est schématique et simplifié pour
comprendre en gros le fonctionnement de l’arbre).
Dans
l’Aubier (proche du centre) circule la sève brute qui alimente les feuilles
de l’arbre, son circuit va donc de bas en haut, des racines vers la cime et
les feuilles.
Dans le
Liber (à l’extérieur) circule la sève élaborée. c’est la sève qui est
produite par la photosynthèse des feuilles, son circuit va donc du haut vers
le bas, des feuilles vers les racines.
Le
principe peut être résumé très simplement de la façon suivante : on laisse
les racines continuer à alimenter les feuilles, mais on interrompt le
flux descendant. il se formera alors un “stock” de sève élaborée au niveau de
la coupe qui, associé au cambium qui est lui aussi interrompu, va créer de
nouvelles racines afin de perpétuer son cycle.
Dès
l’apparition des racines, celles-ci devront rapidement se trouver en milieu
humide afin de croître et devenir autonome. On revient ici à la culture
classique, à savoir qu’il faut un milieu suffisamment humide pour abreuver
les racines, mais pas trop humide pour ne pas les faire pourrir.
La nature
du substrat utilisé pour faire la marcotte est donc directement lié au type
d’arbre marcotté, à savoir un arbre qui a de grand besoin en eau ou pas…
1er cas: le plus souvent c’est parce que
l’entaille n’est pas assez profonde, et le flux de sève élaborée continue à
passer. il se formera donc tout simplement une cicatrice.
2eme cas: l’entaille est trop profonde
(c’est plus rare), toutes les parties vivantes sont sectionnées, les flux de
sèves sont interrompues dans les 2 sens.
Dans ce
cas les feuilles ne sont plus alimentées en sève brute, donc plus alimentées
en eau, c’est l’assèchement rapide du feuillage et la mort de la partie
marcottée.
Cette
entaille trop profonde est tout simplement l’illustration de la bouture ! on
comprend pourquoi il faut à tout prix éviter au maximum l’évaporation de
l’eau d’une bouture.
3eme cas: le cambium n’est pas bien gratté.
Comme je l’ai dit plus haut c’est cette fine couche qui décide de tout ! s’il
n’est pas enlevé correctement, le cambium “sait” que l’interruption n’est pas
totale, et tentera la plupart du temps de réparer les tissus pour rétablir le
flux de sève. Ce qui est plus facile pour lui que de créer des nouvelles
racines.
Voilà
pourquoi on dit toujours de creuser jusqu’au bois, jusqu’à la partie dure,
l’Aubier étant généralement un peu plus épais, on peu se permettre par sûreté
de l’entamer plutôt que de laisser du Cambium.
On peut
maintenant comprendre pourquoi sur certains arbres trop vigoureux une
marcotte partielle est difficilement réalisable, ça ne fonctionnera que sur
des espèces qui émettent rapidement des racines, plus rapidement qu’elles ne
reforment leurs tissus.
***
Quand on
comprend le principe général de la marcotte, on peut aisément répondre à une
question récurrente:
Peut-on
faire plusieurs marcottes sur un même arbre ?
voyons les
schémas ci-dessous:
_ Dans le
premier cas le point A est alimenté en sève élaborée et pourra émettre des
racines, le point B n’est pas alimenté puisque le flux est coupé, il
n’émettra donc pas de racines.
***
_ Dans le
deuxième schéma le point A est alimenté en sève élaborée et pourra émettre
des racines, le point B est alimenté par une autre source de photosynthèse,
il émettra donc aussi des racines. il faut toutefois veiller à ce que chaque
source de photosynthèse (feuillage) soit suffisante.
C’est une
question de logique !
2 arbres
en 1
***
Voyons
pour finir ces derniers schémas :
Sur le
premier, la marcotte est posée de façon de façon à priver totalement les
racines de nourriture. La sève brute va bien monter des racines au
feuillages, mais aucune sève élaborée n’alimentera les racines de la partie
basse. La partie haute qui est marcottée sera bien viable est réussira, par
contre il y a des risques que la partie basse (sous la marcotte) dépérisse
l’année suivante faute de réserves.
Il y a peu
de chance que dans ce cas on fasse 2 arbres avec 1.
Sur des
espèces vigoureuses en bonne santé et qui ont de grosses réserves, la
“souche” pourrait émettre de nouvelles branches (ou des gourmands) afin de
créer une nouvelle photosynthèse, mais le risque de la perdre est plus
important puisque la marcotte aura épuisé ses réserves sans qu’elle puisse en
reconstituer.
Sur le
2ème schéma, la marcotte prive les racines d’une petite partie de sève
élaborées, le reste du feuillages suffira à alimenter sans risque le reste de
l’arbre. Les 2 parties seront viables, cette solution permet bien de faire 2
arbres avec un seul…
***
Les cas
particuliers:
Cette
méthode est une méthode “généraliste” de marcottage, elle est parfois
inadaptée pour certaine espèces.
Pourquoi ?
Tout
simplement en raison des caractéristiques propres à chaque espèce, comme par
exemple les arbres qui mettent trop longtemps à faire apparaître des racines,
ou au contraire les arbres qui cicatrisent trop vite.
À cela il
faut rajouter tous les facteurs extérieurs habituels : conditions
climatiques, stress, santé de l’arbre … etc
Voilà pour
la théorie, pour la pratique je vous renvoie à l’article de Lusso sur le
marcottage…
La
marcotte c’est pas compliqué, ça l’est encore moins quand on comprends ce
qu’on fait !
En
espérant que ce petit article vous a aidé…
Note1 :
ce n’est
pas toujours évident de repérer les différents types de couches, surtout que
leur épaisseur varie en fonction des espèces.
Mais de
toute façon on a pas besoin de les différentier, il faut peler jusqu’à
l’aubier, et l’aubier et très reconnaissable puisque c’est du bois, et qu’il
est beaucoup plus résistant que les autres couches.
C’est pour
cela qu’on parle de “peler” le tronc, car les premières couches partent
facilement, si on voulait enlever l’aubier on parlerait de “découpe”.
Note2:
Dans le
cas du dessin “observation 1″, la marcotte est tout à fait possible, et elle
a toutes les chances de réussir.
Mon
observation porte sur la partie basse avec les racines existantes. Si on
marcotte de cette façon on prive cette partie basse de la possibilité de
faire des réserves pour l’année suivante, donc cette partie “risque” de
mourir (au cas où on aurai voulu la garder), par contre la partie haute
marcottée sera bien viable… cette observation est utile si on a l’intention
de garder les 2 morceaux de la marcotte.
Bien
entendu, sur des espèces qui mettent plusieurs années à raciner (conifères
par exemple) cette méthode échouera puisque les racines seront incapable
d’alimenter la marcotte 2 années de suite.
あなたに良い、エルヴェ
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Partage de ma petite collection de Pré-Bonsaïs !! "L'échec est la voie du succès; chaque erreur nous apprend quelque chose !!"
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mercredi 13 janvier 2016
Le marcottage de A à Z
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